Pourquoi je n’arrêterai pas de manger du chocolat

Cela ne vous a certainement pas échappé, ces 2 dernières semaines on a appris que les pâtes, le pain, et les pommes de terres étaient pleins de Cadmium – un minéral très mauvais pour notre santé. Que le chocolat noir bio d’Amérique du Sud aussi, et que les huiles industrielles sont bourrées d’hexane, un dérivé pétrochimique qui perturbe les neurones et la fertilité de tout un chacun.

Allez à vos souhaits ! Il nous reste le jeûne, et la bière sans alcool & sans gluten. Amen.

Beaucoup d’entre vous m’ont demandé si j’allais arrêter de conseiller le chocolat noir (très présent dans les menus hebdomadaires de l’Expérience Club). 

Ma réponse : non.

Les vrais coupables : surproduction et aliments à bas coûts

Déjà, tous ces mini-scandales alimentaires font finalement partie d’un grand tout. Le fait que la surproduction agricole et la production d’aliments peu chers arrivent à leurs limites.

  • Les aliments ultra transformés sont nos ennemis numéro un : problème lié aux aliments peu chers
  • Les algues vertes polluent les plages : problème lié à la surproduction agricole
  • Les pesticides sont mauvais pour les insectes et pour les humains : problème lié à la surproduction agricole
  • Les engrais bourrent nos aliments de cadmium : problème lié aux aliments peu chers / surproduction agricole
  • Les hexane se retrouvent dans tous les aliments gras industriels : problème lié aux aliments peu chers
  • Le chocolat noir d’Amérique du Sud est plein de cadmium : problème lié aux aliments peu chers

C’est toujours le même problème de fond. L’alimentation moderne est loin d’être parfaite et demande constamment d’être améliorée.

MAIS !! Je pense qu’il faut quand même revenir à la base. Malgré tout, depuis 100 ans, on est arrivé à nourrir toute la planète, 9 milliards d’êtres humains mangent à leur faim. Tellement même, que la sur-nutrition / obésité / surpoids dépasse désormais les problèmes de sous-nutrition / famine pour les enfants partout dans le monde. C’est un comble…

ALORS OUI : c’est encore loin d’être parfait. MAIS : c’est beaucoup mieux qu’il y a 100 ans. On mange mieux aujourd’hui en France qu’il y a 100 ans. On mange mieux dans le monde qu’il y a 100 ans.

Les progrès ne sont jamais lisses

Et forcément les immenses progrès ne se font pas sans artefacts. Les progressions ne sont jamais lisses.

Bien sûr que c’est terrible de voir que la fertilité diminue ou que les taux de cancers augmentent. (L’augmentation des cancers est tout de même plus liée au vieillissement de la population et à l’augmentation démographique).

Mais sur une plus large échelle, rendons-nous compte que l’espérance de vie augmente. Que l’espérance de vie en bonne santé augmente elle aussi malgré tout. Que la mortalité infantile n’a jamais été si basse.

Alors, non, ce n’est pas le monde des bisounours. Juste se rendre compte que rien n’est parfait, et que finalement on a de la chance d’avoir toutes ces informations désormais. Grâce à des journalistes et des experts engagés, on peut de plus en plus facilement naviguer pour optimiser notre alimentation. Prenons ces informations sur notre alimentation pour ce qu’elles sont : des INFORMATIONS pour nous guider dans nos choix et dans nos combats.

La règle des 3V et du bio

Voici un guide assez simple pour encore et toujours surfer sur la vague de l’abondance en tapant le moins possible dans notre santé et celle de la planète.

La règle des 3V d’Anthony Fardet (il reviendra d’ailleurs bientôt dans mon podcast). Voir l’itw ici

Au quotidien orienter le plus possible ses choix pour une alimentation VRAIE, VÉGÉTALE, VARIÉE. C’est déjà le meilleur guide.

Car dans variée il y a un monde incroyable ! Avec moins de pâtes, de pain et de blé en général. Et plus de millet, quinoa, haricots rouges, pois-chiches, patate douce, pois-cassés…

D’ailleurs pour remplacer le pain, j’ai trouvé un « pain suédois » bio à faire à la maison « Wunderbroodt » à base de graines de courges, graines de tournesol, graines de chia. C’est vraiment pas mal. Les boulangeries Copains sans gluten sont aussi mes meilleures amies. C’est dingue la variété de farines qu’elles utilisent. J’avoue que c’est le pain qui me manque le plus dans ma vie sans blé. Mais je m’y fais. Je vous en reparlerai bientôt.

Dans végétale, il faut y voir aussi de la modération. 10-20% de protéines animales par semaine cela correspond à du poisson 2 fois par semaine, 150g de viande par semaine au choix (en variant les sources, pas toujours les mêmes animaux, pas toujours des muscles mais aussi des abats (BIO!!))

Manger bio.

C’est vraiment la revanche du bio finalement ces derniers scandales ! Après avoir longtemps été décrié « pas de différence sur la santé par rapport à l’agriculture conventionelle » on se rend bien compte aujourd’hui que le bio reste une valeur sure. Certainement d’ailleurs que ces études ne mesuraient pas les bonnes données. Vitamines, minéraux peut être. Mais sur le long terme : les effets des pesticides, cadmium, hexane etc… sont bien réels. Tant pour la santé des consommateurs que des producteurs.

Manger moins en général

La phrase choc prononcée par le Pr Boris Hansel, voir l’itw ici

Et donc ça passe aussi par moins de chocolat, et le choisir cher, qualitatif. Revenir à la base : le chocolat est un produit de luxe. Et c’est normal d’en manger peu, de l’apprécier à sa juste valeur, tout en le choisissant plutôt en provenance d’Afrique ou d’Asie du Sud Est.

Pour les autres aliments « plaisir sucrés » : cuisiner ses gâteaux / biscuits maison, en manger donc moins souvent. S’orienter vers le miel, les fruits secs (je pense aux dattes bio), la pâte d’amande… Soyons créatifs aussi dans nos plaisirs.

Donc non, je ne vais pas arrêter de manger du chocolat noir, mais peut être que j’en mangerai moins, et que je ferai plus attention à la provenance de celui-ci.

Si on n’achète pas, ça ne se vendra plus

Mais je ne stresse pas non plus trop. Et je vous invite aussi à retrouver de la sérénité. Ces scandales ne sont pas réellement des scandales sanitaires. Ce sont des informations de régulation permanente. Et c’est bien nous, les consommateurs, qui sommes les grands régulateurs. Si on n’achète pas : ça ne se vendra plus. Et même si les autres ne font pas comme nous, malgré tout, les choses changent. Yuka a un impact énorme sur la composition des produits. Le bio progresse partout. Les stations essence proposent parfois des bar à salade assez quali, des fruits et des oléagineux. Ça marche !! Et nous devons continuer à mener le combat dans nos choix du quotidien.

Et ça fonctionne sur le long terme !! La couche d’ozone est sur le point d’être totalement refermée. Cela aura pris plus de 40 ans

Donc accordons aussi à l’alimentation moderne un peu de temps pour qu’elle se perfectionne. Oui : il faut râler contre les retours en arrière comme la loi Duplomb. Et non : il ne faut pas s’angoisser en permanence de ce que l’on mange.

Le chemin de la solidité physique et mentale

Les règles restent toujours les mêmes. Consommer des aliments bruts, non transformés. Cuisiner maison, acheter bio (surtout pour le vin !) et local le plus possible. Et oui de temps en temps un petit trash nuggets frites immondes… 

Mais vous verrez : moins vous mangerez de trash, moins vous en aurez envie.

Et je suis d’accord avec vous : pour les enfants ce n’est pas facile de leur expliquer, mais ça vient progressivement. Leur progression n’est pas lisse.

Gardons espoir et optimisme. Montrons leur le chemin de la solidité physique et mentale avec constance et bienveillance. Car comme dit Bryan Kest  : « kids dont’ listen to you, they become you ».

Merci de m’avoir lue jusqu’au bout. J’espère vous avoir remonté le moral, car en réalité nous vivons une période tellement faste !! Prenons du recul. Nous allons bien mieux en 2025 qu’en 1925. Demandez à ma grand-mère ! 

Lucile Woodward

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