Sport après 40 ans, misez tout sur la technique

Les réalités du corps après 40 ans

Il est des faits bien établis : après 40 ans, quoi qu’il arrive le coeur a plus de mal à progresser, les muscles ont plus de mal à prendre de la force ou du volume, les articulations ont plus de mal à résister contre les impacts répétés ou violents. Je ne dis pas qu’on devient fragile ! Je dis que c’est plus dur de progresser physiquement. Ce n’est pas impossible. C’est juste plus dur ! Et il faut faire plus attention à la montée en charge dans votre sport. Attention à ne pas trop faire, trop vite.

La technique plutôt que la force brute

Par exemple si vous voulez progresser en padel ou en tennis après 40 ans : il va falloir y aller progressivement pour ne pas vous blesser les genoux, les coudes, les épaules, les chevilles. Mais ce qui va réellement vous aider : c’est de progresser techniquement. Comment mieux absorber la force des services avec le placement parfait de la raquette, du coude et de l’épaule, le gainage total. Comment mieux se placer à tout moment sur le terrain pour limiter les déplacements et les torsions de genou en urgence. Bref : plutôt axer sur la préparation en amont que sur la gestion de l’urgence à l’instant.

Et c’est pareil dans tous les sports. En natation bien sûr. Si vous vous battez contre l’eau : votre coeur et vos muscles vont très vite s’épuiser. En revanche si vous apprenez à utiliser l’eau pour vous appuyer sur le liquide afin d’avancer : vous nagerez pendant des heures sans vous fatiguer.

En course à pied aussi la technique est absolument primordiale. Je pense qu’on ne communique pas du tout assez sur cela. On parle toujours de plan pour préparer un 5km, un 10 km, un marathon, un trail… Mais l’augmentation des kilomètres et des vitesses va vous exploser les articulations si vous ne faites pas attention à votre technique de course à pied. Et ce ne sera jamais la chaussure qui vous protégera. Pire, vous allez très vite stagner et ressentir de la frustration. Pas de réelle progression de vitesse malgré tous vos entrainements.

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Mon parcours : 20 ans à me tromper de méthode

Je le sais, j’en ai fait les frais pendant plus de 2 décennies. De 18 à 40 ans environ, je me suis tuée à la tâche de suivre plus ou moins sérieusement des entrainements de course à pied ou de natation sans réels progrès. Augmenter les kilomètres, accélérer en côtes, augmenter les kilomètres, me blesser. Augmenter les kilomètres, courir en minimalistes, accélérer sur piste, me blesser. Recommencer…

Et c’est avec la rencontre des meilleurs swimrunners du monde que j’ai enfin trouvé des clés pour progresser. Apprendre à bien courir. Nicolas Remires, Alexis Coignères, Tom Jenkinson m’ont mis sur la voie. Je les cite car ils tiennent sur les doigts d’une seule main.

Le grand oubli de la technique en course à pied

C’est très très rare qu’on nous parle de technique de course à pied. Autant en natation, en tennis on nous bassine (jeu de mot sympa !) sur l’importance d’apprendre le sport pendant l’enfance, de faire des exercices pour améliorer son geste. Autant en course à pied c’est tellement rare. Même les enfants en cours d’athlétisme exécutent les gammes sans trop comprendre à quoi elles servent. Et les adultes : n’en parlons pas. Quelques pas chassés par ci par là, des talons fesses, des ciseaux sur 20-30m et basta. On les fait pour les faire. Et hop on fait du fractionné sans savoir comment se placer.

Jamais un mot sur la pose du pied, sur le dos droit et le sternum poussé vers l’avant, sur le temps de contact au sol, sur le gainage, sur les mouvements des bras, la position de la tête, la longueur de la foulée, le rôle des hanches (crucial !). Rien.

Pourquoi la technique change tout après 40 ans

Pourtant, et j’en suis la preuve vivante, après 40 ans c’est la technique qui fera tout. Non seulement la progression si vous en avez envie mais surtout la continuité de la pratique. Pourquoi les plus vieux arrêtent de jouer au tennis, de courir… ? Parce qu’ils se blessent vous allez me dire. Mais pourquoi se blessent-ils ? Parce qu’ils n’ont pas de technique. Ou qu’ils l’oublient.

C’est en courant bien qu’on court sans se blesser, peu importe la vitesse et les kilomètres. Des pieds rapides, un rebondi efficace, un gainage serré, des hanches souples et des fessiers solides… C’est ça qui vous permettra de courir longtemps. Et c’est pareil pour tous les sports. Même si vous avez fait du tennis toute votre enfance, une fois passé 50 ans il vous faut des rappels de technique, du travail spécifique sur vos défauts. Donc oui il faut continuer à prendre des cours avec un coach qui vous emmène sur vos gestes parfaits.

Tout ça pour vous dire quoi ? Que c’est possible d’être encore au top après 40 ans. Peu importe le sport choisi. Mais qu’il faut chercher des profs engagés et patients qui vont vous apprendre le geste. Patients parce que c’est plus long pour un adulte d’apprendre un geste que pour un enfant. Mais c’est possible. C’est juste plus dur. Engagés parce que ça demande de la concentration et des idées pour faire comprendre des ressentis parfois abstraits à des adultes qui ont ancré pendant des décennies le même geste erroné.

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Mon engagement et mon expérience terrain

Personnellement, c’est sur ce à quoi je m’engage et me passionne. À mon petit niveau. Après mon engagement pour vous apprendre à bien vous muscler et vous étirer, je m’attèle désormais aussi à bien vous faire courir ou nager. Dans mon application avec les audios de running, de natation ou les vidéos de gammes et d’éducatifs. Avec mes analyses de foulée ou de nage. Avec mes run class, mes swim class ou les run camp et swimrun camp que j’organise.

Ça me plait parce que je me dis que j’ai un impact encore plus fort dans votre pratique sportive. Car quand on maitrise un geste, quand on a le bon ressenti : on aime encore plus son sport et on a encore plus envie de le pratiquer.

Je le ressens en nageant d’autant plus maintenant que je fais vraiment attention à ma technique. Et j’arrive désormais à le ressentir en running de temps en temps. Disons de plus en plus souvent. Comme lors de ce 10km Paris 17ème le week-end dernier, où j’ai eu l’impression de survoler le sujet les 7 premiers kilomètres. Profiter d’aller vite, me sentir tellement bien, légère, grisée par ma vitesse. C’était inouï. Le temps de commencer à trouver que c’était dur, j’étais déjà au 8ème kilomètre, et j’étais dans l’état mental de la fin d’un gros entraînement qu’il faut finir quoiqu’il arrive.

J’ai quand même couru le dernier kilomètre à 4’00 du kilomètre. Et c’est grâce à la technique. Parce que mon cardio était en dessous de 160 bpm. Donc en dessous de mes gros entraînements. Utiliser moins de cœur pour aller plus vite ou plus fort : c’est le signe de l’amélioration de votre technique.

Bref, si vous étiez déjà champion olympique à 25 ans, ok vous ne retrouverez peut-être pas votre niveau après 50 ans. Mais pour tous les autres : investissez à fond sur la technique parfaite de votre sport. Vous préparerez votre prise d’âge en forme olympique. Et ça, ça n’a pas de prix !

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